Origami, le papier comme une métaphore pour la vie

Origami, le papier comme une métaphore pour la vie

Je vous partage ici une vidéo de Green Renaissance sur l’art de l’origami comme métaphore de la vie.

Elle parle de la fragilité du papier, de la vie

Cette vidéo m’a touchée de bien différentes façons.
Je la trouve belle, bien filmée, pleine de sensibilité, de délicatesse, de simplicité.
Dans son rythme, elle est comme méditative.

Je me retrouve dans son message : « utiliser nos cicatrices comme une ligne pour créer une autre forme » En effet, ma sensibilité, mes blessures d’enfance font partie de moi, elles ne s’effaceront pas, elles m’ont construites et me donnent la capacité particulière d’entrer en résonance avec les personnes qui vivent des expériences de vie douloureuses et de nouer une relation simple.

Cela fait écho en moi à l’histoire du pot fêlé, que j’offre à votre lecture ci-dessous :

“Une vieille dame chinoise possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d’une perche, qu’elle transportait appuyé derrière son cou.
Un des pots était fêlé, alors que l’autre pot était en parfait état et rapportait toujours sa pleine ration d’eau.
A la fin de la longue marche du ruisseau vers la maison, le pot fêlé lui n’était plus qu’à moitié rempli d’eau.
Tout ceci se déroula quotidiennement pendant 2 années complètes alors que la veille dame ne rapportait chez elle qu’un pot et demi d’eau.
Bien sûr le pot intact était très fier de ses accomplissements, mais le pauvre pot fêlé lui avait honte de ses propres imperfections et se sentait triste, car il ne pouvait faire que la moitié du travail pour lequel il avait été créé.
Après 2 années de ce qu’il percevait comme un échec, il s’adresse un jour à la veille dame : « J’ai honte de moi-même parce que la fêlure sur mon côté laisse l’eau s’échapper tout le long du chemin lors du retour vers la maison »
La vieille dame sourit : « As-tu remarqué qu’il y a des fleurs sur ton côté de chemin, et qu’il n’y en a pas de l’autre côté ?

J’ai toujours su à propos de ta fêlure, donc j’ai semé des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour, lors du retour à la maison, tu les arrosais. Pendant 2 ans, j’ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs pour décorer la table.
Sans toi, étant simplement tel que tu es, il n’aurait pas pu avoir cette beauté pour agrémenter la maison »….

Chacun de nous, avons nos propres manques, nos propres fêlures. Mais ce sont chacune de ces fêlures, chacun de ces manques qui rendent nos vies si intéressantes et enrichissantes (pour le bien de tous) à travers ce qu’elle a de bon en elle.”

Cette philosophie de vie est associée à de nombreux arts japonais comme :

– le kintsugi, l’art de la résilience, de voir le beau dans ce qui est cassé,  
– le shirin-yoku -bain de forêt-, qui permet de se connecter à la nature
– l’ikebana -art floral-, qui par la création de véritables œuvres vivantes unit l’Homme au ciel à travers la nature
– la cérémonie du thé, rituel culturel porteur d’une philosophie et d’une discipline connue sous le nom de Chadô ou la Voie du thé.
– les haïku, poésie millénaire qui permet en quelques mots de se centrer sur l’instant présent,
– Le Furoshiki, art du pliage du tissu
– le wabi-sabi -célébration de l’imperfection des choses 
– l’Hanami, tradition japonaise qui constite à contempler la beauté des fleurs, en particulier des cerisiers

Je vous invite à lire le livre de Erin Niimi Longhurst où elle développe les différents aspects de « L’art de vivre à la japonaise »